
Les marques les plus prisées en 2nde main
On vous voit vous savez ? Vous êtes bombardée de mails depuis quelques jours qui vous crient « viens faire les soldes chez nous ! », et pourtant vous vous dites « ce serait quand même plus écolo d’acheter en seconde main… ».
Devant ce paradoxe existentiel, nous chez Collection 40 on a décidé de vous présenter les marques les plus prisées en seconde main, pour vous aider à comprendre ce qui nous pousse vers tel ou tel article et si vraiment ça vaut le coup (ou pas).
Une tendance qui ne se dément pas : l’essor du luxe de seconde main
L’avantage des vêtements et en particulier des accessoires de luxe c’est qu’a priori ça ne se démode pas. Il n’y a qu’à voir la réédition Dior de leur hit bag des années 2000, j’ai nommé le sac Saddle. On peut aussi citer la réédition du sac Triomphe chez Céline ou Jackie chez Gucci. Il y a également une vérité absolue en ce qui concerne le marché du luxe : en seconde main ça cartonne, en particulier chez les femmes âgées entre 18 et 34 ans. En 2022, le marché mondial du luxe de seconde main représentait 16 milliards d’euros selon les chiffres de Bain & Company. Plusieurs raisons expliquent cette tendance.
Avoir recours à la seconde main pour acheter un produit de luxe permet d’acquérir à moindre coût des pièces iconiques, dont la revente sera a priori garantie le jour où vous vous en serez lassée (sous couvert que vous en ayez pris soin !). Ceci étant, certaines marques de luxe se revendent plus facilement que d’autres. Parmi les marques les plus recherchées sur le marché de la seconde main, on peut nommer par ordre décroissant : Gucci, Vuitton, Balenciaga, Dior, Louboutin, Rolex, Prada, Fendi, Hermès.
De même, de nombreuses séries et films centrés sur l’univers de la mode ont impacté le marché de la seconde main du luxe (merci Netflix !). On pourra vous citer dans le désordre : House of Gucci, Emily in Paris, And Just Like That… Pour l’anecdote, après la sortie du film sur la maison Gucci, les recherches liées à la marque ont augmenté de 25% sur le site de Vestiaire Collective. Celles sur “vintage Gucci” ont quant à elles bondi de 35%. De même, juste après la sortie de l’épisode où Emily (in Paris) porte une veste en vinyle Courrèges pour son voyage à Saint-Tropez, les recherches sur la marque ont augmenté de 377% (!). En même temps, on vous comprend, elle est CA-NON cette veste. Cet article serait incomplet si on ne vous parlait pas de l’impact de la Fashion Week sur les recherches en seconde main des fashionistas. Pour vous donner un exemple, en 2022, après le premier défilé Diesel par Glenn Martens, Vestiaire Collective a ainsi constaté un bond de 297% du nombre de recherches par rapport à 2021. Le départ (ou le décès) de certains créateurs est également l’occasion pour les marques de voir leur désirabilité monter en flèche. La disparition de Thierry Mugler et Vivienne Westwood en 2022 ont abouti à une hausse des recherches de respectivement 1000% de mise en favoris et 613% de requêtes. C’est parfois un peu morbide la mode…
En parallèle, certaines marques de luxe ont bien compris l’enjeu de la seconde main et ont carrément développé des partenariats. Par exemple, un programme baptisé Gucci Preloved, permet aux clients, en association avec Vestiaire Collective, d’échanger leurs sacs à main Gucci en échange d’une somme créditée en magasin. Personnellement, je ne jure que par Hermès, et j’attends désespérément que la maison veuille bien se lancer dans un partenariat similaire. Jean-Louis si tu me lis…
Hors luxe, les marques de fast fashion ont la cote
On ne va pas vous refaire une présentation du marché de la fast-fashion, vous le savez, nous en consommons beaucoup (trop). On ne vous jette pas la pierre, étant donné l’inflation, cela reste malheureusement un des moyens les plus économiques (mais le moins écologique) de s’habiller à moindre coût. Sauf que…cela a de façon logique un impact sur le marché de la seconde main.
Une petite recherche sur vinted en tapant « Zara », « Mango », « H&M » ou « & Other Stories » dans la barre de recherche vous démontrera facilement le volume d’articles mis en ligne sur ces marques. Et il y a fort à parier que ce sont également les marques les plus achetées en seconde main, pour différentes raisons. D’une part, si vous avez l’habitude d’acheter des articles dans ces marques, vous connaissez votre taille. Dès lors, un premier frein à l’achat en digital est levé (vous savez, la crainte que le pantalon soit trop serré, la jupe ou la robe trop courte, etc…). Par ailleurs, on a plus facilement tendance à se laisser tenter étant donné le faible prix de revente (on trouve rarement des articles Zara à plus de 50€ sauf exception). Enfin, le rythme des collections étant effréné, si on a loupé une pièce, on peut se dire qu’on aura peut-être la chance de la retrouver sur des sites de seconde main. Par ailleurs, et c’est ainsi que Zara est rapidement devenu le mastodonte que nous connaissons, c’est aussi l’occasion d’avoir l’impression de porter du luxe (sans en payer le prix fort). Zara s’inspire (vous noterez qu’on n’a pas dit le mot « copie » même si on le pense très fort) les modèles issus des grandes maisons de luxe (on a déjà vu une robe longue en rayon qui hurlait « Jacquemus ! », sans parler du petit blazer avec un esprit très très Chanel de décembre 2022…). Somme toute, la fast fashion en seconde main c’est aussi la possibilité de s’habiller comme si vous étiez pleine aux as…sans l’être réellement.
C’est d’ailleurs toute la limite du système. Nous achetons deux fois plus de vêtements qu’il y a 15 ans et une récente statistique au niveau mondial nous informe que nous portons un T-shirt neuf en moyenne 35 fois avant de le JETER (vous avez bien lu, certaines personnes jettent leurs vêtements plutôt que d’en faire un torchon ménager ou de faire l’effort de les recycler…). En résumé, nous surconsommons de la fast fashion en neuf et le marché de la seconde main en est logiquement inondé. Certaines critiques adressées à Vinted se concentrent justement là-dessus, en pointant du doigt le recours induit à la surconsommation. Vous craquez sur un article de fast fashion très tendance en vous disant secrètement « au pire je le mets 1 mois et je le revendrai derrière ». Mmh…pas terrible pour la planète, surtout quand on sait que 70% des porte-monnaies virtuels sont réinjectés pour acheter…du neuf. A noter toutefois que Zara essaie désespérément de changer d’image et de se positionner comme une marque plus « premium ». Si vous avez été en magasin récemment, vous aurez noté une augmentation somme toute assez notable des prix. Reste à savoir si cela va se répercuter ou non sur les prix pratiqués en seconde main.
Les petites marques premium qui montent, qui montent…
Une autre marque qui cartonne littéralement en seconde main, j’ai nommé Sezane ! Un tel succès s’explique d’une part par la stratégie marketing de l’entreprise à savoir : des prix hauts (pour ne pas dire carrément chers), et des collections à petits volumes que tout le monde s’arrache. La marque a carrément une communauté d’acheteuses aficionadas qui se surnomme « les sézanettes » qui se refile les bons plans Sézane entre elles (date des archives, pièces à ne pas rater, échanges, recherches de taille, achat / revente…). Une vraie économie parallèle à elles toutes seules. Si vous n’avez pas encore eu l’occasion, on vous propose de faire le test en mettant une pièce Sézane en ligne sur vinted (à condition d’afficher un prix raisonnable). En règle générale, en moins de 36h vous avez déjà reçu 4 offres de prix et tout à coup quelqu’un l’achète sans même négocier. Un graal pour la seconde main donc.
Un phénomène qui n’est pas propre à Sézane en soit mais qui vaut également pour l’ensemble des marques avec un positionnement premium comme Ba&sh par exemple. Ba&sh a carrément créé son propre service d’achat et de revente de seconde main, en comptant ici, à l’image de Sézane sur sa communauté de fans. Un moyen comme un autre d’essayer de lutter contre la concurrence de vinted mais qui garde le consommateur captif ! Impossible de décider en votre âme et conscience d’aller réinvestir votre argent dans une marque plus éco-responsable et/ou durable (ou même d’aller faire vos courses alimentaires après être passé en magasin). Personnellement je trouve que ce système est un attrape-pigeon (point d’attention : cette remarque est faite sans méchanceté aucune, il s’agit purement d’une opinion personnelle), mais ici encore tout dépend de votre degré d’addiction à la marque en question.
Une autre limite tient également à la qualité des vêtements. Si vous jetez un œil à la composition des vêtements vendus chez Sandro et consorts, il s’agit souvent d’un mélange de matière synthétique comme de la viscose ou du polyester (somme toute, pas réellement différent de ce qu’on trouve chez Zara, Mango ou Topshop…). Demandez-vous sincèrement si cela vaut vraiment le coup de dépenser autant pour un article de qualité comparable à de la fast-fashion ? Certes les coupes sont belles et désirables, mais quid de la qualité ? Et surtout, si vous avez lu nos articles sur la seconde main durable d’une part et sur le recyclage de nos vêtements d’autre part, vous savez désormais à quel point les articles composés de matière synthétiques sont complexes à recycler et surtout extrêmement polluants lorsqu’ils se retrouvent en pleine nature.
Et un autre écueil se présente par ailleurs : celui du style. Certaines collections sont tellement marquées et reconnaissables qu’une fois la saison passée, elles sont rapidement démodées (souvenez-vous des pulls Zadig & Voltaire avec leurs ailes en strass dans le dos, idem pour la marque Bérénice…). En conclusion, ces marques sont faciles à revendre s’il s’agit de la collection actuelle, mais reparlons-en dans 2 ans… …
Le vintage, une valeur qui ne se dément pas
En ce qui concerne le vintage, le luxe de seconde main est encore une fois le créneau principal qui tire le marché vers le haut. Ainsi, sur la plate-forme Vide Dressing (qui fermera bientôt ses portes le 30 juillet prochain NDLR), le nombre de requêtes avec le mot vintage n’a jamais été aussi important depuis 2017. Et, parmi, les pièces les plus recherchées, on peut vous citer en vrac : les sacs 2.55 et le Timeless de Chanel, Le Kelly chez Hermès, et ses carrés de soie, classiques indémodables. Les « Trench-Coats » du britannique Burberry ont aussi la cote.
C’est même carrément un business qui se développe, puisque certains internautes repèrent les modèles qui demain vont prendre de la valeur, pour pouvoir les revendre ensuite et ainsi investir dans une autre pièce. Pour vous donner un exemple, la réédition du sac Baguette de Fendi, créé en 1997, et celle du Saddle de Dior (1999) ont fait monter les prix. Le Baguette proposé autour de 150 euros il y a trois ans, s’affiche aujourd’hui entre 300 et 400 euros. Le Timeless a vu ses tarifs augmenter de quelques 20 % en deux ans. Si vous en avez un qui traîne dans vos placards, c’est le moment de vous lancer !
Des marques se sont carrément appropriées le créneau comme Imparfaite par exemple, qui a su fédérer une communauté de professionnels du vintage et a créé sa propre plateforme de revente, en proposant des pièces vintage qui ne sont pas forcément de luxe mais triées sur le volet. Le Bon Marché (qui n’aura jamais aussi mal porté son nom, qu’on se le dise…) leur a même dédié un corner. Idem aux Galeries Lafayette qui a offert un corner dédié à Crush-on, plateforme spécialisé dans le vintage regroupant une communauté de professionnels passionnés. Somme toute, le vintage (et particulièrement luxe) a encore de beaux jours devant lui…
Un mot sur l’autrice :
Je m’appelle Juliette d’Arailh, j’ai 33 ans et je suis maman d’une petite Diane.
Après plus de 7 ans dans le conseil en gestion de projet, j’ai pris la décision de quitter mon emploi pour enfin vivre de ma passion : la mode et la seconde main. Une révélation !
J’ai donc lancé un projet de conciergerie, en partenariat avec Collection 40, pour accompagner les personnes dans une démarche éco-responsable vis-à-vis de leur consommation de vêtements.
Retrouvez moi sur Instagram (Le_dressing_circulaire) et n’hésitez pas à prendre rendez-vous pour bénéficier d’un accompagnement personnalisé pour faire le tri dans votre dressing et shopper des pièces exclusives, toujours en seconde main !
Date : 13 juillet 2023